Vingt Mystères du Rosaire, op. 10,

            pour violon, violoncelle, harpe et grand orgue (2002-2010)

 

            Ces Vingt Mystères du Rosaire ont été composés de 2002 à 2006 et achevés en 2010. Il s’agit d’un ensemble de pièces pour quatre instruments, le violon, le violoncelle, la harpe et le grand orgue, jouant en solo, en duo, en trio et enfin tous ensemble dans la dernière pièce. L’œuvre est composée en hommage au compositeur autrichien Heinrich Biber (1644-1704), auteur des célèbres Sonates du Rosaire pour violon et basse continue.

            Quelques siècles avant Jésus-Christ, Le Ghagavad Gita évoque déjà le Rosaire, rangs de perles sur un fil (Atmâ), sur quoi toutes choses sont enfilées, à savoir tous les états de la manifestation. Atmâ, l’Esprit universel, relie ces mondes entre eux, il est aussi le souffle qui leur donne vie.

             Dans la tradition chrétienne, l’origine du Rosaire est le Psautier de la Vierge Marie, recueil de psaumes ayant pour titre en hébreu ספר תהילים  Sefer Tehillim ce qui signifie Livre des Louanges. Le Rosaire est ensuite diffusé et popularisé en Europe dès le XIIème siècle par Saint-Dominique. Les Dominicains répandent alors son usage qui consiste en un exercice de méditation simple sur les épisodes importants de la vie de Jésus-Christ au travers du regard marial.

            Le cycle des Vingt Mystères est divisé en quatre groupes de cinq : Cinq Mystères joyeux, ayant trait à la conception, la naissance et l’enfance du Christ ; Cinq Mystères lumineux (récemment ajoutés au quinze autres), évoquant la maturité de Jésus ; Cinq Mystères douloureux, décrivant la Passion ; Cinq Mystères glorieux, d’apothéose jubilatoire s’achevant sur le couronnement de la Vierge.

            Les vingt pièces que j’ai composées, d’une durée allant de trois à huit minutes forment donc un tout, articulé en quatre « actes », avec possibilité d’intercaler entre chaque partie une brève antienne grégorienne chantée par un soliste ou un groupe de chanteurs. On peut aussi jouer chaque pièce isolément, ou encore plusieurs, notamment les pièces pour instruments seuls, qui forment des « Sonates sacrées » autonomes. Il s’agit donc d’un ensemble à géométrie variable.

            Des motifs, des thèmes, des allusions grégoriennes parfois volontairement cachées, des harmonies ou des rythmes caractéristiques unissent les pièces de cet ensemble qui dure près d’une heure et demie. On peut dénombrer ainsi une vingtaine d’éléments conducteurs allant d’un intervalle symbolique à une série de douze sons (La Couronne d’ épines, et son renversement dans Le Couronnement de la Vierge)

            De même, les proportions et les symboles numériques jouent un rôle structurant extrêmement important. L’Annonce du Royaume, par exemple est une Passacaille de 100 mesures (10 X 10) comprenant 10 variations (10 Béatitudes).

            Les instruments ont été choisis pour représenter les différents modes d’émission du son : les cordes frottées (violon, violoncelle), pincées (harpe) ; un instrument à vent et à clavier (le grand orgue). Un soin particulier a été apporté dans l’écriture des pièces pour instruments seuls, spécialement celles pour le violon, en référence aux Sonates de Biber.

            Le langage utilisé est d’une très grande variété, de la modalité grégorienne à l’utilisation des douze sons. Une certaine éloquence, une liberté laissée aux interprètes, un souci formel et un soin mélodique constant caractérisent ces Vingt Mystères du Rosaire.

 

            Eric Lebrun, avril 2010.

           

Revue Signes Musiques des mois de 11-12/2010
Revue Signes Musiques des mois de 11-12/2010

Critique très intéressante des Vingt Mystères du Rosaire

dans la revue L'Education Musicale :

 

http://www.leducation-musicale.com/newsletters/cd0911.html